Communiqué de presse – Paris, 8/11/2023
Plusieurs associations LGBT+ déposent plainte aujourd’hui contre Amazon Prime en raison de la diffusion sur sa plateforme Prime Vidéo des chants homophobes tenus lors du dernier match entre l’Olympique de Marseille et le Paris Saint-Germain.
Des chants homophobes déjà sanctionnés par la Ligue de football professionnel
Lors du match Paris-Marseille du 24 septembre 2023, des chants homophobes se sont encore une fois fait entendre dans les tribunes des ultras du club parisien : « Les Marseillais c’est des pédés, lalalilalala. Des fils de putes des enculés, lalalilalala. Et par les couilles on les pendra, lalalilalala Oui mais des couilles ils n’en ont pas, lalalilalala ».
Les textes régissant le football professionnel prévoient que les clubs sont responsables devant les instances sportives des agissements de leurs supporters, notamment lorsque ceux-ci commettent des dégradations de biens ou qu’ils tiennent des chants homophobes ou racistes. Le 5 octobre 2023, le Paris Saint-Germain a alors été sanctionné dans ce cadre en raison des chants homophobes de ses supporters par la Commission de discipline de la Ligue de football professionnel.
Pour Julien Pontes, porte-parole du Collectif Rouge-Direct : « Cette sanction prise par la LFP n’a provoqué aucune prise de conscience au Paris Saint-Germain, qui s’est permis de contester une « mesure excessive » et a refusé de porter plainte contre les auteurs de ces chants homophobes. La lutte contre l’homophobie dans le football français, en 2023, ne fait toujours l’objet d’aucun réel plan d’action. Cette plainte contre Amazon vise à lutter contre la banalisation de l’homophobie dans et par le football, une initiative qui repose, une nouvelle fois, uniquement sur l’engagement d’associations qui continueront à ne rien laisser passer. »
Plainte pénale contre la directrice de publication d’Amazon Prime
Les chants homophobes peuvent également faire l’objet de sanctions pénales en droit de la presse. Les propos contenus dans les chants des supporters constituent en effet des injures et des incitations à la haine homophobes réprimées par la loi de 1881 sur la liberté de la presse.
En mai 2023, Stop Homophobie, Mousse, Familles LGBT et le Collectif Rouge Direct avaient déjà engagé des poursuites judiciaires à l’encontre d’Amazon Prime, afin de faire sanctionner la rediffusion de chants homophobes sur la plateforme Prime Vidéo. La plateforme avait alors immédiatement réagi en indiquant qu’elle prenait très au sérieux cette plainte et qu’elle mettrait en place les mesures pour ne plus diffuser de chants homophobes.
Promesses malheureusement non tenues par Amazon Prime. Les chants homophobes n’ont jamais fait l’objet de suppression et sont toujours audibles sur les vidéos des matchs rediffusés par Amazon Prime. Pour Étienne Deshoulières, avocat des associations, « lorsqu’une plateforme comme Amazon Prime rediffuse des chants homophobes, son directeur de publication est pénalement responsable des propos homophobes tenus par les supporters. Les associations m’ont donc demandé de déposer une plainte contre Brigitte Bellan, directrice de publication d’Amazon Digital France ».
Impacts sur les droits TV de la Ligue 1 pour la période 2024-2029
Les procès engagés contre Amazon Prime démontrent que les droits de la Ligue 1 portent sur des contenus audiovisuels, dont certains peuvent être qualifiés d’illégaux, en raison des chants homophobes qu’ils contiennent. Ce problème juridique est susceptible d’affecter la valeur économique des droits de la Ligue 1.
« Les chants homophobes des supporters portent une atteinte directe à la valeur des droits TV de la Ligue 1. Or ces droits TV constituent l’une des premières sources des revenus de la Ligue de football professionnel. En tapant au porte-monnaie, nous voulons faire réagir les instances pour mettre un terme à l’homophobie dans le football », affirme Julien Pontes du Collectif Rouge Direct. « Ces chants homophobes, entendus par des millions de personnes, ne sont pas anodins. Ils contribuent à perpétuer les violences et discriminations subies par les personnes LGBT+. »
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Contact presse :
Étienne Deshoulières, 01 77 62 82 03, contact@deshoulieres-avocats.com
Julien Pontes, 06 81 33 44 09, contact@rougedirect.org