Les victimes d’agressions sexuelles qui dénoncent les faits dont elles ont été victimes subissent régulièrement des actions en diffamation de la part de leur agresseur. Dans une décision récente, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) considère que la condamnation d’une personne pour un email dénonçant une agression sexuelle est contraire à la Convention européenne des droits de l’homme. Une victoire pour la protection de la parole des victimes.
Un email controversé : les faits de l’affaire
Soulignant l’importance de protéger ceux qui dénoncent les actes de harcèlement ou d’agression, la Cour européenne des droits de l’homme a récemment statué sur un cas concernant une victime d’agression sexuelle en France. La requérante avait envoyé un courriel à son employeur, dénonçant des actes d’agression sexuelle dont elle se disait victime, mais a été condamnée pour diffamation.
Le 7 juin 2016, la requérante a envoyé un courriel à son employeur, dénonçant des agressions sexuelles dont elle prétendait être victime, et demandant une suspension de son contrat de travail. Par la suite, elle et son époux ont été poursuivis en justice pour diffamation publique.
Une décision contestée : la condamnation pour diffamation
Malgré le contexte tendu et la nature privée de l’email, la requérante a été reconnue coupable de diffamation. Les juridictions françaises ont refusé d’admettre l’excuse de bonne foi et ont conclu à l’absence de base factuelle suffisante pour ses allégations.
La Cour européenne des droits de l’homme a toutefois contesté cette décision. Elle a jugé que la condamnation de la requérante était disproportionnée par rapport à son droit à la liberté d’expression. La Cour a critiqué l’application restrictive des critères de la bonne foi par les juridictions françaises et a conclu à une violation de l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme.
Un signal fort pour les victimes
Cette décision de la CEDH envoie un signal fort en faveur de la protection des victimes d’agression sexuelle. Elle souligne l’importance de permettre aux victimes de s’exprimer sans craindre des représailles judiciaires. En remettant en question la condamnation pour diffamation, la CEDH renforce la position des victimes et défend leur droit à la liberté d’expression.
Cette affaire montre la nécessité de protéger la parole des victimes d’agression sexuelle. Il est important de garantir que ceux qui dénoncent des actes répréhensibles ne soient pas réprimés par des procédures baillons.
***
Deshoulières Avocats est un cabinet d’avocats en protection des données personnelles. Vous pouvez dès à présent demander un devis gratuit ici.